Grand Plan Covoiturage et collectivités

Quel est le rôle des collectivités dans le développement du covoiturage ?
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Le 13 décembre 2022, le Gouvernement a pris la décision de déployer un plan massif pour encourager le covoiturage quotidien à l’échelle nationale.

Pour l’année 2023, ce plan “covoiturage du quotidien” prévoit 150 millions d’euros dans le but de développer trois mesures phares :

  • La prime de 100€ pour les primo-conducteurs qui s’inscrivent sur une plateforme de covoiturage. Il est même possible de toucher jusqu’à 200€ pour ceux qui s’inscrivent pour la première fois sur une plateforme de covoiturage courte distance, et sur une plateforme de covoiturage longue distance ;
  • Une mobilisation du Fonds Vert à hauteur de 50 millions d’euros pour accompagner les collectivités territoriales dans le développement du covoiturage (développement des aires et voies de covoiturage par exemple) ;
    Et surtout !
  • 1€ de l’État pour 1€ de la collectivité. C’est-à-dire que pour les collectivités qui proposent une incitation financière au covoiturage, le Gouvernement finance la moitié ! Le montant prévisionnel de cette aide aux collectivités est lui aussi de 50 millions d’euros, de quoi propulser le covoiturage, mais aussi soulager la participation financière des employeurs.

Pour rappel, l’objectif est d’atteindre 3 millions de trajets en covoiturage par jour en France, contre 900 000 actuellement. Cela permettrait d’éviter jusqu’à 4,5 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an ! L’équivalent de 1% des émissions de GES annuelles de la France.

Tout ça, c’était pour le rappel des moyens mis en oeuvre par le Gouvernement mais concrètement, quelle est la situation actuelle ? Où en sont les régions ?

Carte de la France du nombre de covoiturage au mois de novembre
Infographie réalisée par Karos à partir des chiffres de l’Observatoire national du covoiturage du quotidien

Les chiffres de l’Observatoire national du covoiturage au quotidien montrent qu’en novembre 2022, le covoiturage était très pratiqué dans les grandes agglomérations. La région île-de-France arrive largement en tête, suivie par la Normandie et le Pays de la Loire.

Une belle performance pour ces régions qui ont des réseaux de transports en commun développés mais aussi des contraintes importantes : l’Île-de-France, par exemple, compte 16 millions de trajets quotidiens et 250 kilomètres de bouchons chaque jour. On comprend alors que le covoiturage prenne rapidement son essor dans cette région pour diminuer les embouteillages et la pollution.

À l’inverse, la région Bourgogne-Franche-Comté arrive en dernière position avec ses 4 051 trajets dans le mois… Un fait étonnant quand on sait que c’est LA première région rurale de France. Cela va de paire avec des réseaux de transport en commun peu voire pas développés dans certaines zones, une distance domicile-travail souvent assez importante et des mobilités douces, comme le vélo, difficilement praticables.

La région aurait tout à y gagner à faire en sorte que le covoiturage soit pratiqué plus massivement, autant d’un point de vue économique, écologique, que pour désenclaver ses territoires.

Mais quelle est la différence entre la BFC et ces régions qui covoiturent beaucoup ?

Le covoiturage fonctionne dans les régions qui ont mis en place des campagnes d’incitation financière avec l’aide des collectivités !

Si on observe les deux cartes, on peut voir une corrélation par région entre le taux de covoiturage et les zones où ont été mises en place des campagnes d’incitation financière.

La région Bourgogne-Franche-Comté (où le covoiturage est le moins pratiqué) fait partie des régions où il y a le moins de campagnes d’incitation de la part des collectivités locales !

L’usage personnel de la voiture est élevé dans ces régions car elles ont ces quelques points communs :

  • Une faible pénibilité de déplacement ;
  • Une faible pénibilité de stationnement ;
  • Une absence de compensation financière.

 

Les contraintes rencontrées par les conducteurs sont minimes et les alternatives pour se déplacer sont souvent moins nombreuses que dans les grandes agglomérations, ce qui engendre un autosolisme massif. Il est plus simple pour les conducteurs de prendre leur voiture seuls que de chercher à covoiturer.

Pour contrer cette tendance, la solution est d’inverser le rapport pénibilité/bénéfice lié au covoiturage quotidien : il faut augmenter les bénéfices du covoiturage en proposant une compensation financière par trajet car, on ne le répètera jamais assez, sans incitatif financier, les avantages sont trop faibles pour que le conducteur accepte de laisser sa voiture au garage !

La ville de Rouen, qui compte moins d’habitants que des villes comme Dijon ou Besançon, est la deuxième ville française qui pratique le plus le covoiturage, juste après Paris.

La différence ? Il y a eu énormément de campagnes d’incitation au covoiturage à Rouen, et c’est pour cette raison que le Grand plan covoiturage du Gouvernement est important.

La pratique du covoiturage ne décolle pas sans aide publique, et justement, les collectivités peuvent solliciter des subventions de l’État, peu importe leur taille !

En effet, le covoiturage est une Politique Prioritaire du Gouvernement (PPG) et avec la mise en place du fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires (le fameux « Fonds vert »), les collectivités locales qui ont un rôle d’autorité organisatrice de la mobilité (AOM) peuvent déposer une demande de financement auprès de l’État pour développer le covoiturage sur leur territoire. Elles peuvent notamment demander de l’aide pour la mise en place et le renforcement de campagnes d’animation et de campagnes d’incitation financière dans le principe du “1 € de l’État pour 1 € de la collectivité”, tout cela pour une durée maximale de un an.

Pour instaurer un changement et convertir la population à la pratique du covoiturage, il est nécessaire que tous les acteurs de la mobilité collaborent, mais surtout que les collectivités locales profitent des aides massives proposées par l’État pour mettre en place des campagnes d’incitation financière !

Pour rappel, Colleag adopte une approche territoriale de développement du covoiturage domicile-travail, avec les employeurs, mais aussi les collectivités pour créer un véritable écosystème territorial de covoiturage.

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